Bac pro 2025 : des conditions d’examens et une fin d’année inacceptables

Les élèves de terminale bac pro passeront leurs examens ponctuels le 12 mai prochain dans des conditions
inacceptables. Les alertes du SNUEP-FSU depuis l’annonce de la réforme en cours sont confirmées.
La nouvelle organisation de l’année n’a pas permis de former ni préparer correctement les élèves pour ces
épreuves. L’avancée des examens en mai avec la suppression de quatre semaines de cours et les convocations
pour faire passer les examens aux candidat·es libres ont empêché les professeur·es de lycée professionnel
(PLP) de terminer les programmes, les obligeant en outre à débuter les contrôles en cours de formation (CCF)
dès le mois de mars. Les conditions de passage des épreuves seront aussi dégradées par la continuité de
fonctionnement des établissements pour les autres classes (générales et technologiques, CAP, 2de et 1ère pro…).
La ministre de l’Éducation nationale a pour l’instant refusé toute remise en cause de la réforme mettant en
place pour la voie professionnelle une mesure qui a échoué pour le baccalauréat général et technologique.
C’est un signe du mépris exprimé vers la jeunesse des lycées professionnels, issue en majorité des classes
populaires, et vers les PLP.
Après les examens de la mi-mai, les élèves suivront un parcours différencié de six semaines. Le SNUEP-FSU
avait alerté sur les conséquences de cette période et sur les préconisations irréalistes du ministère. Injonctions
à enseigner une autre discipline que la sienne, groupes classes non déterminés, emplois du temps non connus,
informations contradictoires, assiduité des élèves… aujourd’hui encore, la confusion règne et les PLP
considèrent que leur métier est remis en cause.
Le décalage entre les annonces politiques et la réalité est criant. Les élèves suivant le parcours poursuite
d’études n’auront pas 30 heures de cours par semaine. Les élèves suivant le parcours insertion professionnelle
n’auront aucune période de révision pour les dernières épreuves de la session prévue fin juin pour l’oral de
projet et la Prévention santé environnement (PSE). Le ministère organise ainsi une inégalité de préparation à
certaines épreuves d’un même examen national.
La réforme initiée par C. Grandjean déstabilise les lycées professionnels, au détriment de la qualité de la
formation initiale professionnelle des élèves et détériore le métier des personnels de ces établissements. En
confirmant le 28 avril dernier le déploiement de la réforme et en nommant un haut-commissaire à
l’enseignement et la formation professionnels, signe d’une séparation de la voie professionnelle avec les autres
voies, le gouvernement assume continuer la politique de sabotage des lycées professionnels. Les élèves de la
voie professionnelle ne sont pas des élèves de seconde zone !
De réformes en réformes, les gouvernements répondent aux exigences du patronat pour imposer le modèle
de l’apprentissage dans les établissements scolaires, sans pour autant répondre aux besoins en élévation du
niveau de qualification ni garantir un enseignement professionnel ambitieux.
Le SNUEP-FSU dénonce cet entêtement, malgré l’opposition massive des personnels, les désaveux successifs
qu’ont subi en instances les textes de la réforme et l’échec des mesures de la réforme (pacte, dispositifs,
terminale bac pro…). Depuis des mois les signaux sont au rouge quant aux conditions d’études des élèves de
la voie professionnelle scolaire et aux conditions de travail des personnels.
Le SNUEP-FSU rappelle son exigence d’un retour des examens en juin, du rétablissement des heures de cours
disciplinaires supprimées par les dernières réformes et d’abandon du parcours différencié qui n’a pour but que
d’offrir une main d’œuvre bon marché aux entreprises. Il continue son action et a déposé un préavis de grève
à partir du premier jour des examens.