Les pistes de budget présentées le 15 juillet par le Premier Ministre ont été immédiatement et
unanimement condamnées par nos organisations syndicales représentatives de la Fonction
publique : CGT, FO, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP.
En effet, les différentes mesures budgétaires avancées sont d’une brutalité sans précédent. Le
Gouvernement a choisi encore une fois de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les
précaires, les retraité·es, les malades : la suppression de deux jours fériés, des coupes dans les
services publics, le gel des salaires des fonctionnaires comme des contractuel·les, la
désindexation des pensions de retraites, le gel des prestations sociales, le doublement des
franchises médicales, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés… Autant de
mesures aussi brutales que profondément injustes. Ce qui creuse la dette, ce sont aussi les
baisses d’impôts pour les foyers les plus aisés et les 211 milliards d’aides publiques captées
par les plus grandes entreprises sans aucune contrepartie !
Les inégalités et le nombre de personnes basculant en dessous du seuil de pauvreté explosent,
les conséquences du changement climatique se multiplient et ont des impacts directs sur les
travailleurs et travailleuses, les services publics sont en crise, les salaires ne permettent pas de
vivre dignement de son travail…
Parce qu’elle est au cœur de l’austérité budgétaire portée par le gouvernement, la Fonction
publique est une des principales cibles des mesures annoncées.
Des plans sociaux qui ne disent pas leur nom sont déjà à l’œuvre dans la Fonction publique
territoriale et dans la Fonction publique d’État, des réductions d’effectifs sont encore annoncées,
les agent·es de la FPH attendent toujours l’ouverture d’une négociation au sujet de leur
protection sociale complémentaire, le supplément familial de traitement est mis en cause, les
missions qui exigent des déplacements ne peuvent plus être menées faute de financement, les
femmes enceintes se voient appliquer sans distinction la baisse de 10 % de leur rémunération au
titre du congé maladie ordinaire des arrêts maladie, …
Le constat est malheureusement partagé pour l’ensemble des trois versants de la Fonction publique : État,
Territoriale et Hospitalière.
Plus que jamais, la revalorisation des rémunérations, l’amélioration des carrières, l’amélioration
des conditions d’emploi et l’égalité entre les femmes et les hommes sont indispensables. D’autres
chantiers sont à mener pour améliorer les conditions de travail et garantir les moyens
indispensables à l’exercice des missions.
Nos organisations attendent que le gouvernement ouvre sans tarder des discussions sur les
revendications qu’elles portent depuis plusieurs années maintenant !
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Aujourd’hui, pour nos organisations, la construction d’un tout autre budget porteur d’espoir, de
justice sociale et de justice fiscale est impérative.
Depuis le mois de juillet, nous sommes mobilisés dans l’ensemble des administrations,
collectivités, services, établissements, entreprises, territoires et professions en allant à la
rencontre des travailleurs et travailleuses afin qu’elles et ils signent la pétition intersyndicale
stopbudgetbayrou.fr
Aujourd’hui, nos organisations appellent à une journée de mobilisation sur l’ensemble du territoire,
le 18 septembre 2025, y compris par la grève et la manifestation.
Le musée des horreurs du projet de budget doit être abandonné. Les exigences sociales doivent être enfin
prises en compte !
Nous voulons :
- des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques
publiques, - des mesures de créations d’emplois publics pour lutter contre la précarité, améliorer les
conditions de travail et de réalisation des missions de service public, pour répondre aux
besoins et renforcer la solidarité partout sur le territoire, - des mesures salariales générales et la revalorisation des grilles indiciaires,
- des mesures instaurant enfin l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les
hommes, - l’abrogation de la baisse de 10 % des rémunérations pendant les congés de maladie,
- La garantie des droits des agent·es publics, au titre des politiques de protection et d’action
sociales, - une protection sociale de haut niveau et l’abandon du recul de l’âge de la retraite à 64 ans,
- la justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les
très hauts revenus, contraignent le versement des dividendes et conditionnent fortement
les aides aux entreprises.
Nous appelons les agentes et agents publics à se mobiliser massivement pour changer la
donne et gagner des avancées !
Nos organisations restent en contact, conviennent de se revoir après cette journée de mobilisation
et de grève et se réservent la possibilité de prendre toute initiative qu’elles jugeront nécessaires
pour gagner un budget de justice sociale.
Paris, le 10 septembre 2025