À l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, nos organisations syndicales
FSU, UNSA Éducation, CFDT EFRP, CGT Educ’action et SUD Éducation réaffirment la nécessité
impérieuse d’une mise en œuvre effective de l’égalité professionnelle femmes/hommes et entre les
filles et les garçons à tous les niveaux du système éducatif. Il ne suffit plus d’énoncer des
principes : des mesures concrètes et ambitieuses doivent être appliquées pour garantir des
conditions de travail égalitaires, des salaires et des perspectives de carrières qui traduisent la
loi « travail de valeur égale salaire égal » et assurer une politique éducative d’égalité entre
filles et garçons ambitieuse.
La Cour des Comptes a rendu un rapport accablant concernant les choix politiques en matière
d’égalité femmes/hommes qualifiant son pilotage interministériel « défaillant » ou « en trompe
l’oeil ». Au regard de la transposition dans le droits français de la directive européenne sur la
transparence des salaires, l’Index doit être abandonné ou revu en profondeur pour inclure la prise en
compte des métiers les plus féminisés dans le calcul des écarts salariaux. Nos organisations
syndicales alertent depuis longtemps sur l’absence de mesures concrètes dans notre ministère,
notamment pour réduire les inégalités salariales et de carrière, comme pour lutter contre la
ségrégation professionnelle. Nos revendications se heurtent à des blocages politiques et
budgétaires, tandis que les études d’impact, pourtant inscrites dans les accords de 2018, ne sont pas
menées. Elles permettraient pourtant d’anticiper le renforcement des inégalités salariales imputables
aux discrimination indirectes générés par des dispositifs comme les HSE, les IMP et le pacte….De
plus, les choix indemnitaires et le recours accru aux contractuels pénalisent les femmes.
Nos organisations restent déterminées, à obtenir, dans un premier temps, l’abrogation de la
réforme des retraites imposée par E.Borne et E.Macron qui a reculé l’âge de départ à 64 ans
et à reconquérir la bonification dans le calcul des pensions Il est intolérable que les agentes de la
fonction publique subissent, dans les années à venir, un nouvel effondrement de leur pension de
droit direct.
Nos organisations sont déterminées à obtenir une prise en compte des problématiques de santé des
femmes afin qu’elles n’en paient plus les conséquences au travail et dans leur rémunération. Nous
poursuivrons ce combat avec détermination, ce 8 mars et toute l’année.
L’éducation joue un rôle fondamental dans la lutte contre les stéréotypes de genre, la culture du viol
et les inégalités. Si nos organisations actent positivement la publication des programmes
EVARS, nous serons très vigilantes à leur mise en œuvre effective à tous les niveaux de la
scolarité des élèves.
Les différentes réformes (LGT et lycées pros) ont eu un impact négatif sur l’orientation et les
parcours scolaires les filles. Le bilan des inégalités à l’entrée dans le monde du travail est accablant
: les filles sont moins en emploi que les garçons trois ans après leur sortie de formation initiale ; et
elles sont toujours représentées davantage dans les filières sanitaires et sociales moins
rémunératrices que dans les métiers techniques et scientifiques. Il y a urgence à mener un travail
spécifique et rigoureux à la DGESCO sur l’égalité filles/garçons et à réunir la convention
interministérielle égalité filles/garçons avec les organisations syndicales. S’attaquer à la
ségrégation sexuée des métiers qui implique des salaires et des carrières dévalorisées des
métiers féminisés nécessite une volonté politique et budgétaire dans le monde du travail mais
aussi de s’attaquer à la racine des cette ségrégation. Un travail rigoureux doit être mené pour
obtenir la mixité des filières et des formations scolaires qui conduisent à ces métiers.
L’égalité entre les femmes et les hommes ne doit plus être une promesse lointaine mais une réalité
tangible, portée par des politiques publiques ambitieuses et des engagements concrets. Nous
appelons le ministère de l’Éducation nationale à prendre ses responsabilités et agir
immédiatement pour garantir un avenir scolaire et professionnelle plus juste pour toutes et
tous. En ce 8 mars 2025, nos organisations syndicales FSU, UNSA Éducation, CFDT EFRP,
CGT Educ’action et SUD Éducation appellent l’ensemble des personnels à se mobiliser, y
compris par la grève, pour faire entendre ces revendications essentielles pour une société
égalitaire, démocratique et de justice sociale.
A Paris, le 27 février 2025