Pénurie alarmante d’enseignant·es, déclassement salarial à tous les niveaux de
carrière, épuisement professionnel, inégalités salariales femmes/hommes
persistantes, suppressions de postes, réforme des retraites, inflation grandissante
… la réponse du ministère pour les personnels : des missions supplémentaires ! Le
pacte est une proposition hors sol, méprisante et provocatrice !
La FSU le dit et le répète : le pacte n’est en rien une revalorisation ! Il s’agit de
rémunérer les personnels pour des tâches supplémentaires. Payer quelqu’un pour
ce qu’il fait n’a rien de novateur ou de moderne, c’est la base du travail rémunéré.
L’emploi systématique du mot revalorisation par le ministre et le gouvernement
relève de la tromperie institutionnelle.
Une proposition méprisante pour la réalité du temps de travail des enseignant·es :
les enquêtes institutionnelles montrent à la fois que les professeur·es ont une
charge de travail très lourde (la moitié travaille plus de 43h par semaine selon la
DEPP en octobre 2022) et un état d’épuisement avancé (enquête de l’observatoire
du bien-être, octobre 2022). La principale réponse du ministère est donc de charger
plus encore la barque !
Méprisante aussi pour les femmes : là aussi, les enquêtes institutionnelles
confirment l’état des inégalités femmes/hommes en matière de rémunération dans
l’Education nationale en particulier par les primes et les missions supplémentaires.
Réponse du ministère : renforcer l’usage des primes et des missions
supplémentaires. Dans l’Éducation nationale la prétendue grande cause du
quinquennat en reste, encore une fois, au stade des grands discours !
Une proposition provocatrice : en faisant des remplacements à l’interne un élément
obligatoire du pacte, au motif qu’il y a « une demande sociale très forte » sur cette
question, dans le second degré, le ministère fait porter sur les enseignant·es la
responsabilité de pallier à l’incurie institutionnelle en la matière.
Dans le premier degré, c’est par le seul prisme du soutien en sixième dont on sait
qu’il est déconnecté de la réalité. De même, il compte sur le déclassement salarial
des personnels entretenu par les gouvernements successifs pour que le pacte soit
pris par les collègues.
…/…Une proposition hors sol : le ministère invente une usine à gaz improbable pour
l’organisation du pacte au niveau des écoles et des établissements. Les protocoles
Covid de contact tracing paraissent presque simples en comparaison ! Concernant
les directeurs et directrices d’école, le pacte modifie leur statut, avant même la
parution des décrets, c’est la pire application de la loi Rilhac ! Il les positionne de
façon hiérarchique en leur donnant la responsabilité de répartir les missions des
enseignant·es, de les évaluer et d’en rendre compte à l’IEN. Au passage, il alourdit
leur charge de travail alors que c’est l’inverse qui est demandé par la profession.
Le ministère est donc prêt à faire dysfonctionner les écoles et établissements, à
alourdir la charge de travail, à aggraver les inégalités femmes/hommes pour
appliquer un projet politique hors sol.
Pour la FSU, le pacte, c’est non ! Elle exige une revalorisation sans contreparties
de toutes et tous, débuts, milieux et fin de carrière. Elle appelle les personnels à
rendre visible les revendications salariales dans les mobilisations retraites
notamment les 11 et 16 février et le 8 mars à l’occasion de la journée de lutte pour
les droits des femmes.