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Le président Macron persiste à vouloir imposer aux personnels sa réforme des lycées professionnels
calquée sur le modèle de l’apprentissage. C’est un exemple révélateur que la méthode ne change pas :
aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une
feuille de route tardive (et floue) alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en
préparation.
L’augmentation du nombre de semaines de stage impliquera moins de semaines d’enseignement dans nos lycées. Si le président a enfin concédé à dire que l’enseignement général doit rester une composante de la formation des jeunes, il l’a évoqué surtout à l’aune de disciplines qui seraient « fondamentales ». Les
langues vivantes, l’éco droit, l’éco gestion, les arts appliqués, l’EPS, la PSE seront-elles considérées
comme fondamentales et les postes des collègues concernés préservés ? Sa volonté de renvoyer la
ventilation du volume d’enseignement général au niveau local impliquera une remise en cause du caractère national de l’accès aux formations professionnelles pour les jeunes et des diplômes professionnels. Nos organisations syndicales sont fermement attachées au principe d’égalité de notre école républicaine et revendiquent le maintien d’une grille horaire nationale pour toutes les filières professionnelles. Elles
revendiquent aussi une dimension émancipatrice de la formation des jeunes à laquelle participent toutes
les disciplines.
Cette diminution du temps scolaire percutera aussi les enseignant·es de matière professionnelle pour qui le président a déjà annoncé un vaste plan de reconversion. L’expérience vécue dans ce domaine par nos
collègues de Gestion-Administration nécessite des engagements fermes du ministère pour permettre de
vraies reconversions et se donner les moyens d’une vraie politique RH.
Nos élèves sont contraints par les lieux de stages. Nombreuses sont les entreprises qui ne peuvent pas
leur proposer l’intégralité des plateaux techniques et des activités développées dans les lycées
professionnels pourtant indispensables à l’obtention de leur diplôme.
Il veut imposer dès la 5ème de collège un dispositif « Avenir » consistant à dédier une demi-journée par
semaine pour découvrir les métiers et les entreprises. Pour nos organisations il faut renforcer les missions
et le nombre de personnels d’orientation et préparer les collégiens à tous les parcours d’orientation sans
exception.
Oui la carte des formations doit évoluer, nous le portons haut et fort depuis des années. Pour nos
organisations elle doit évoluer dans l’intérêt général du pays au prisme des grands enjeux écologiques, de
la prise en charge du Grand âge, de la nécessaire réindustrialisation, du numérique… D’aucune façon, son
« évolution » ne doit se restreindre à la seule mise en adéquation avec les besoins économiques
immédiats et locaux des entreprises : chaque jeune, quel que soit le lieu géographique de son lycée
professionnel, doit pouvoir trouver la formation de son choix.
Pour nos organisations syndicales CGT Agri, CGT Educ’action, CNT-FTE, SE-UNSA, SNALC, SNEP-FSU,
SNES-FSU, SNFOEP, SNUEP-FSU, SEA-UNSA, SNEP-UNSA, CGT Enseignement privé, SNETAA-FO,
lSNETAP-FSU, SNUPDEN-FSU, SUI-FSU, SUD rural, SUNDEP-solidaires et SUD Éducation, l’urgence est
de renforcer les lycées professionnels et de donner plus de temps et de moyens aux personnels pour faire
réussir tous les élèves.
La réforme est à l’opposé de nos ambitions, c’est pourquoi nos organisations appellent à une
journée de grève le mardi 18 octobre, point de départ de la mobilisation pour obtenir le retrait de ce
projet.
Montreuil le 23 septembre 2022