Sans ministre de plein exercice pour l’Éducation nationale, cette rentrée scolaire est inédite. Le
gouvernement démissionnaire et le Président de la République ne tirent aucune leçon des élections
législatives. Après sept années de politique éducative de tri scolaire et social, investir pour un lycée
professionnel renforcé, émancipateur et qualifiant au service de l’intérêt général est une nécessité.
Comme la diminution drastique des enseignements généraux avec la réforme Blanquer, la nouvelle
réforme du bac pro imposée sur tous les niveaux cette année est en totale contradiction avec
l’intention affichée de la ministre démissionnaire d’une école « où l’on apprend bien ».
Les élèves de bac pro auront moins d’école avec l’équivalent de 6 semaines de cours en moins pour
préparer le bac pro alors qu’ils et elles en ont le plus besoin. Le parcours différencié de terminale et
sa préparation sont un alibi pour faire basculer les jeunes des lycées pros vers l’apprentissage et
restreindre leur souhait de poursuite d’études. C’est également le cas des classes prépa-2de. Pour
une École républicaine “qui ne laisse personne au bord du chemin”, on peut mieux faire ! Pour le
futur gouvernement, il sera encore temps d’abroger ce parcours différencié. Le SNUEP-FSU exigera
le rétablissement des heures supprimées ces dernières années, y compris pour les élèves de CAP.
Le pacte lycée pro, bras armé de la réforme voulue par E. Macron est un échec. Globalement, les
professeur·es de lycée professionnel (PLP) n’ont pas mis en œuvre les mesures transformant nos
lycées pros en centres d’insertion professionnelle, combattant ainsi le renoncement scolaire et
social. Pour le SNUEP-FSU, les sommes réservées au pacte doivent être utilisées pour revaloriser les
salaires des PLP pour lesquel·les la crise du recrutement perdure. Le concours ne fait toujours pas le
plein (1 poste non pourvu sur 5 cette année) et France Travail, à quelques heures de la rentrée,
diffuse encore des annonces d’emplois pour combler les manques criants en LP.
Avec l’intersyndicale des lycées professionnels et les personnels, le SNUEP-FSU a fait échec à
l’augmentation de 50 % des PFMP sur tous les niveaux de bac pro. Il a aussi empêché une baisse des
dotations horaires. Parce qu’un autre lycée pro est possible, quel que soit le futur gouvernement, le
SNUEP-FSU sera toujours là, dans l’action, pour renforcer le lycée professionnel et défendre les
intérêts des élèves et des personnels.
Après des années de subventionnement à outrance de l’apprentissage, les résultats pour les jeunes
préparant un CAP ou un bac pro par cette voie ne sont guère reluisants. Près d’un quart des contrats
de 2022 ont été rompus dans les neufs premiers mois dont plus de deux tiers suivis d’un abandon.
Les mensonges sur les taux de décrochage et d’insertion des jeunes de lycée professionnel ne
tiennent plus. Le lycée professionnel permettant moins de décrochage et amenant davantage à la
qualification, il est temps d’utiliser les milliards de l’apprentissage à bon escient.
En ponctionnant les subventions qui lui sont versées, 1 milliard d’euros peuvent être investis dès
2025 dans l’enseignement professionnel public. Cette somme permettra à la fois de rétablir les
heures disciplinaires supprimées par les deux dernières réformes, les élèves retrouvant ainsi 35
heures de cours disciplinaires, et d’augmenter les salaires des personnels de 10 %.
Le SNUEP-FSU appelle à organiser dès la rentrée des réunions syndicales (HIS, AG…) pour échanger
sur les modalités d’actions dans le contexte politique actuel pour exiger un autre lycée pro.